Le streaming : une technologie connue, incomprise & vouée à disparaître ?
Presse-citron.net en association avec Clic and Walk ont proposé un sondage à leur audience afin de cerner leurs avis et pratiques sur l’écoute de musique en ligne. Au sein d’un panel relativement équilibré, le public a été soumis à des questions telles que Pourquoi préférer le streaming ? Pourquoi rester au CD ou au MP3 ?
Il est intéressant d’observer qu’une petite partie des sondés reconnaissent bel et bien que, malgré un aspect pratique, les services de streaming musicaux peuvent être un danger de par leur modèle de rémunération, qui, même s’il est dit dans l’article qu’ils sont mal connus, restent surtout extrêmement mal pensés pour les artistes de certains types (cf : notre revue de presse du mois dernier). Source
Spotify Starts Shutting Down Its Massive P2P Network
Voici peut-être l’actualité la plus technique mais néanmoins la plus intéressante du mois. Il semblerait que Spotify ait utilisé durant ces dix dernières années une technologie de pair à pair (P2P) pour diffuser sa musique via son service à des millions de personnes. Il fut d’ailleurs l’un des plus gros réseaux peer to peer sur Internet assure le site Torrentfreak.com.
Et bien voilà qui va bientôt être terminé, puisque Spotify a décidé de passer désormais par des serveurs centralisés et ainsi de fermer son réseau P2P. Après avoir passé 10 ans à profiter de cette technologie incroyable et très économique, surtout pour une jeune entreprise, les voilà qui décident d’opérer un mouvement de centralisation.
La raison à cela ? Il serait difficile logistiquement de développer le service sur un réseau mobile (3g/4g) via cette technologie.
Toujours est-il qu’il est intéressant de noter que pendant 10 ans des internautes ont partagé, tout en utilisant Spotify, la musique qu’ils écoutaient via une technologie peer to peer, et ce, avec le consentement des maisons de disques.
Pour en savoir plus sur la centralisation et la décentralisation sur Internet, n’hésitez pas à vous référer à notre addendum de la revue de presse du mois de mars. Source
Diane Tell : « Je suis une chanteuse Open Data »
Diane Tell (musicienne, auteur, compositeur, interprète, productrice et réalisatrice québécoise) se confie au site Rue89 en s’auto-proclamant “chanteuse Open Data”.
De par ce terme très actuel, elle nous expose tous les détails et chiffres entourant sa vie d’artiste de manière honnête et transparente tout en répondant à plusieurs questions :
- Combien rapporte le fait d’être écouté en streaming ?
- Y a-t-il une différence entre support physique et écoute en ligne pour le public ?
- Quels outils sont à sa portée pour monitorer sa carrière ?
- Quelles différences selon les réseaux sociaux où la promotion est opérée ?
Un article intéressant qui dresse le portrait d’une artiste flexible, touche à tout qui peut autant soulever les points positifs que négatifs de ce qu’est une des définitions de vouloir être un artiste à l’ère d’Internet. Source
Laurent Garnier: « La musique est devenue un produit jetable »
Pour une fois, ce n’est pas moi qui le dis mais le musicien français Laurent Garnier dans une entrevue au journal l’Express, où il fait un état des lieux de la création musicale jusqu’à aujourd’hui et l’évidente dépréciation de la musique en tant qu’art.
Il revient aussi sur l’abondance de musique actuelle, les pratiques qui en émergent sur Internet, le mouvement musical techno dont il fait partie, les imposteurs dans le milieu de la musique et d’autres choses encore…
Une entrevue engagée, juste et pleine de sagesse. Source
SPACQ : Foire Aux Questions
La SPACQ (Société Professionnelle des Auteurs et des Compositeurs du Québec), basée à Montréal, est l’association qui défend les droits et le métier d’auteur et de compositeur et représente les auteurs et les compositeurs francophones du Canada.
Quand vient le temps de se poser des questions autour de ces domaines, la récente Foire Aux Questions de son site se révèle être une mine d’or qui vous aidera à coup sûr. À tout de suite placer dans ses favoris. Source
« Selekter, le Trip Advisor du streaming musical »
À l’heure où les algorithmes sont tellement complexes qu’ils en deviennent incompréhensibles à l’humain, tellement présents partout qu’ils finissent par nous mettre dans des “bulles de filtre”, Christophe Soulard a décidé, lui, de remettre l’humain au centre du concept de son site appelé “Selekter”. Au programme, de la recommandation musicale mais effectuée par des utilisateurs humains par le biais de chroniques qu’ils soumettront sur la plateforme.
Une idée pas totalement mauvaise et qui met la lumière autant sur le souci actuel d’omniprésence des algorithmes que celui d’une presse musicale complètement dans les patates.
Toujours en version beta il est quand même possible de s’enregistrer ici pour tester : http://www.selekter.com/register
ADDENDUM!
Domaine public payant : non merci
L’article de l’addendum de ce mois-ci nous porte vers une réflexion autour d’un des concepts importants dans le milieu de la culture : le domaine public.
Au Canada une oeuvre tombe dans le domaine public 50 ans après la mort de tous ses auteurs, en France (pays de l’auteur) c’est 70 ans.
L’idée de faire payer une taxe symbolique lors de l’utilisation d’une oeuvre en son sein qui aiderait les (jeunes) artistes à vivre est né de l’esprit de Victor Hugo, en 1878, et elle tend à renaître dans l’esprit de certaines personnes en 2014… étrange.
Étrange car comme le dit si bien l’auteur, s’il y a bien une période où cette idée créera de l’injustice c’est bien la nôtre, celle où aujourd’hui, tout le monde peut devenir encore plus qu’hier, ce fameux jeune créateur très facilement. Alors qui pourrait toucher cette aide ? Sur quels critères ? Difficile à dire…
Et puis le domaine public ne serait-il pas “le pot commun artistique de l’humanité” (sic) ? Ne serait-ce pas l’endroit où les jeunes futurs artistes iront puiser la créativité qui alimentera leur époque de demain ?
Une vision proposée par l’auteur bien plus sage et pérenne que ceux qui voudraient une fois de plus mettre des bâtons dans les roues du savoir par le biais d’une volonté de rentabilité absolue.
“Le domaine public ne doit pas être une exception : c’est le droit d’auteur qui doit l’être.”
À méditer.
Notre prochain rendez-vous musiQCamp le jeudi 29 mai 2014 à 18h
Ce rendez-vous mensuel du dernier jeudi de chaque mois a pour sujet l’industrie musicale à l’ère numérique au Québec. Les participants sont généralement composés d’artistes, de compositeurs, de gérants, d’agents de spectacle, d’avocat, de communicateurs… sans oublier le simple consommateur qu’il ne faut pas oublier ou négliger! C’est ouvert à toutes celles et tous ceux qui souhaitent partager ce même intérêt qu’ils ont en commun.
Sujet de mai : La présence web des musiciens : meilleures pratiques. En savoir plus
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