Comme partout, la musique électronique a son lot de passionnés. C’est une scène très spécifique, à tendance très underground, avec ses codes propres. Au musiQCamp de janvier dernier, une conférence sur le sujet a été animée par Amélie Ponton, spécialiste en création de contenu numérique et fondatrice d’Onde de Choc, sur lequel elle partage ses connaissances sur la chose au Québec et plus particulièrement sur Montréal.
Aussi, quelques artistes/DJ étaient parmi nous. Cela a permis d’avoir une ouverture large et pragmatique sur ce milieu, peut être pas toujours bien compris et facilement stéréotypé. Dans tous les cas, la plupart des personnes présentes étaient étrangères aux musiques électroniques, ce qui a engendré son lot de questions. Bien que le sujet était la promotion de ce style, les échanges ont fait que nous avons beaucoup discuté des modes de fonctionnement, faisant ressortir quelques constats:
– Beaucoup d’artistes jouent/créent dans leur coin, sans se rassembler, avec aucun lobbying. A la différence d’un groupe instrumental, c’est un fonctionnement assez « solitaire », même si certains DJ collaborent.
– L’avantage de se produire sur scène en solo est un gain important en terme de cachet. Le désavantage: si l’on reste dans un esprit DIY (do-it-yourself), il faut tout faire soi même. Plus compliqué pour une seule personne, contrairement à un groupe « classique » où les musiciens se répartissent la tâche entre communication, graphisme, montage vidéo etc.
– La notion de gestion d’artistes semble moins développée dans les musiques électroniques.
– Les droits d’auteurs sont un casse tête avec les DJ, et les professionnels préfèrent éviter de travailler avec eux pour cette raison.
– Le branding (logos, vêtements, mode de vie etc.) est très bien important pour les DJ et c’est le premier pas dans une démarche de professionnalisation. Les musiques électroniques sont disséminées en beaucoup de sous-genres, avec un public n’ayant pas les mêmes attentes.
– C’est un milieu qui n’est pas le plus favorable à une vie personnelle « tranquille », à cause des horaires, des shows, qui ont la plupart du temps lieu la nuit. C’est un réel frein pour certains qui préfèrent rester amateurs, malgré un potentiel évident.
– Finalement, au niveau de la promotion, les outils/méthodes sont similaires : c’est ce que l’on a pu constater lors des échanges avec d’autres artistes/acteurs, issus de divers univers musicaux. Bien entendu la musique électronique, comme d’ailleurs tous les styles, à son réseau de diffusion et ses moyens de consommation. Mais pour améliorer sa visibilité en ligne et hors ligne, les outils sont les mêmes pour tous les artistes émergents. A partir de là, l’intérêt est d’avoir du recul sur son univers avec une vision à long terme.
Nous avons participé une fois de plus a une bien belle soirée de partage et fortement instructive! Je vous invite à nous rejoindre au prochain 5@7 dont vous trouverez le sujet ici.
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