Merci à l’auteur de cet article: Danilo C. Dantas, professeur de marketing à HEC Montréal (sur Twitter: @olinaddantas)
Le 1er décembre dernier j’ai eu le plaisir d’animer une soirée (merci @JustinMaheu) dans le cadre du Café-Musico, un rendez-vous mensuel de discussions organisé par la SQRM (Société Québécoise de Recherche en Musique). Et quelle ne fut ma surprise d’y voir les membres de musiQCnumériQC dans la salle !
Le thème de la soirée était l’impact de l’image du musicien sur la mise en marché du produit culturel. Plusieurs choses intéressantes ont été dites. Ci-dessous, je vous propose d’en faire part de certaines, dans la certitude que ce ne sera pas exhaustif.
Premièrement, l’image est-elle importante pour le musicien ?
Définitivement, oui. Mais, avant d’aller plus loin dans cette question, il faut définir qu’est-ce que l’image. L’image est l’ensemble de perceptions à propos d’un objet. Dans notre cas, cet objet est le musicien. L’image, entre autres attributs, peut être plus, ou moins, positive ; plus, ou moins, claire. Pensez à n’importe quel artiste que vous connaissez. Il me semble évident que, pour vous, cet artiste, ou band, paraît innovateur (ou traditionnel), compétent (ou incompétent), bon (ou mauvais), cool (ou démodé), etc. Il s’agit de son image, bien évidement.
Mais quel est le rôle de l’image ? La différentiation, tout simplement.
Ici, mes confrères en marketing font référence au concept de positionnement ou, dans d’autres mots, l’image d’une marque, ou d’un produit, dans l’esprit du consommateur et ce par rapport à la concurrence. Plus l’image est claire et unique (dans un sens positif), mieux c’est. Une image claire aide à déterminer, par exemple, à quel public-cible est destiné un produit donné. Une image unique, et difficilement copiable, devient un avantage concurrentiel important.
Pensez, par exemple, au groupe de rock Kiss. Les choix esthétiques (vêtements, maquillage, design des instruments, etc.), la thématique des paroles, le comportement hors-scène font appel à un segment de fan bien précis.
La construction de l’image passe par différents chemins. Tout d’abord, bien évidemment, il y a la communication : le ton des messages, les types de publicités, les canaux choisis pour échanger avec les clients, etc. Ensuite, viennent les actions, disons, plus concrètes : les types de produits lancés, le niveau de qualité proposé, etc.
La même logique est applicable aux musiciens. La manière dont ils se communiquent avec ses fans (« hello Little Monsters ! ») et leurs choix artistiques (répertoire, arrangements, etc.) constituent les éléments de base de l’image de l’artiste. Au-delà de ces aspects intrinsèques de la profession, tous les évènements publics, négatifs ou positifs, aident, également, dans la construction de l’image. Pensez, par exemple, à tous les scandales liés à des artistes comme Rihanna et Britney Spears ainsi qu’à l’engagement de Sting et Bono Vox dans diverses causes humanitaires et politiques.
La construction de l’image est un thème complexe au même titre que la perception de cette image par les consommateurs. L’image peut, effectivement être le grand différentiel d’un artiste. Cependant, gare à un aspect important : entre la volonté de l’artiste de s’afficher d’une manière particulière et la façon dont le consommateur va véritablement le percevoir, il peut exister un écart.
Le prochain musiqcamp aura lieu ce jeudi: Les différents aspects économiques des services de streaming
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